Bataille de lettres, 5 juin
Bataille de lettres,
Les syllabes chantent, les lettres s’alignent,
Mais leurs rondes peuvent devenir malignes.
Et, quand leurs musicalités sont les mêmes,
Leurs costumes peuvent poser problème.
Je pense souvent à cet enfant au regard joyeux,
Que les étoiles n’illuminaient plus de leurs feux.
Il a trop cherché à y enfermer sa rancœur,
Même si la souffrance s’échappa de son cœur.
Debout, criant sa douleur dans sa chambre noire,
Toutes ses nuits devinrent cauchemars.
Il n’a jamais soulevé le voile de sa peine,
Et ses révoltes furent inconscientes de haine.
Le hasard fut l’ange de ses démons,
Et les excuses de son maître un beau sermon !
L’écriture avait racketté tous ses rêves,
Les griefs et moqueries n’ayant jamais fait grève.
Le rouge n’a pas le droit de punir l’innocence,
Il doit être généreux et perdre sa médisance,
Quand les lettres dessinent quelques farces
Mais respectent le diapason de leur place.
Ce garçon a verrouillé la porte de son enfance,
Pour ne plus peindre de dyslexie ses souffrances.
Trop blessé par les rires attisés des écoliers,
Il a voulu, dans un autre monde, s’éloigner.
Fin
Poème écrit le 5 juin 2007
Et je vous affirme que l’expression « crier sa douleur » est vraiment appropriée dans le pur sens du terme.