Au hasard d’une faille, 29 janvier
Au hasard d’une faille,
Au hasard d’une faille
Du ciel à ses entrailles,
Le séisme a englouti toutes les pierres,
Inacceptables croix de leurs cimetières.
Tout s’est écroulé dans cet abîme ;
La peur est alors devenue l’unique rime.
La terre fut comme une mère traitresse
Qui, pour un pas de côté, a montré sa faiblesse.
Sont alors devenues haillons ces infimes joies,
Qui, de petits bonheurs étaient habillées de soie.
Des familles que le monde a délaissées,
Se retrouvent maintenant, de regrets, enlacées.
Les innocentes ballades des rêveries d’enfants,
Ont perdu la beauté de leur insouciance ;
Devenues sombres escalades de gravats,
Elles explosent de douleur, sans la lumière des novas.
Ce voile noir qui recouvre désormais leur sommeil,
Quand la terre tremble encore de quelques frissons en éveil,
Ne leur fera pas oublier ces corps enchevêtrés,
Ces toits volatilisés, et leurs souvenirs défenestrés.
Il ne reste que la vision du chaos, le néant,
Des images qui, pudiquement, devraient rester en noir et blanc,
Car la couleur meurtrie se reflète trop cruellement,
Entre les décombres de ces terribles tremblements.
Pour que les survivants retrouvent, dans leur ciel, l’azur,
Sachons avec dignité panser leurs multiples blessures,
Sans les abandonner sur le défilé des saisons,
Pour que la peur ne fissure plus les murs de leurs maisons.
Fin
Poème écrit le 29 janvier 2010